la Pie bavarde (Pica pica)

La pie

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La pie bavarde est le plus reconnaissable des corvidés, avec son plumage noir et blanc,
et sa longue queue aux plumes iridescentes bleu-vert métallique.

Elle pèse 145 à 210g, et mesure entre 45 et 60cm pour une envergure de 56 à 61cm.

C’est un oiseau qui peut être très bruyant quand il est en groupe, lançant des cris rapides et nasillards.
On dit qu’elle « jacasse ».
Son cri d’alarme est certainement celui qu’on remarque le plus : une succession rapide et sonore de 4 à 8 notes sèches.
Ce sont des oiseaux peu farouches qui n’hésitent pas à s’approcher des habitations et des routes.


L’habitat de la pie bavarde

Naturellement, la pie bavarde vit dans les zones agricoles, les bosquets, les zones ouvertes ou légèrement boisées, les prairies et les abords des montagnes.

Depuis quelques décennies, sa présence en ville est de plus en plus marquée, dans les parcs et les jardins.
En effet, en France, la pie subit une forte pression de piégeage et de chasse en zone rurale, et  les populations se regroupent autour des habitations et en zones urbaines, dans lesquelles elles trouvent des conditions de vie plus favorables.


Écologie de la pie bavarde

On peut parfois trouver de petites colonies de pies à l’automne, généralement composées de jeunes individus, d’oiseaux non appariés et d’adultes qui n’ont pas trouvé de site où nicher (les non-nicheurs). 
En hiver, plusieurs groupes peuvent se réunir dans des « dortoirs », qui rassemblent quelques dizaines à une centaine d’individus. Ces regroupement cessent dès le début de la période de reproduction.

Au printemps, les couples nicheurs reconstruisent leurs nids. Comme l’indique l’expression, un « nid de pie » est généralement construit à la cime des arbres grâce à un assemblement de branches et des brindilles, souvent consolidé de boue.

Leurs nids comportent deux particularités :

  • une forme conique avec ouverture sur le côté,   
  • l’ébauche de plusieurs nids sur différents arbres de leur territoire.             

Ces deux subterfuges semblent avoir pour objectif de dissimuler les oisillons à la vue des rapaces, et leurrer les prédateurs, afin de diminuer leurs chances de trouver le « bon» nid, laissant ainsi le temps aux parents d’intervenir.

La pie bavarde est  un oiseau très sédentaire, fidèle à son nid, et le couple défendra farouchement son territoire des autres pies qui viendraient s’installer trop près. 

savoirA savoir :
Les coucou geais, très grand consommateurs de chenilles processionnaires, sont élevés par …les pies ! Elles participent ainsi indirectement à la régulation de ces insectes.


Biologie de la pie bavarde

La longévité de la pie bavarde est de 15 ans (25 ans en captivité).

Comme les autres corvidés, la pie est une omnivore opportuniste, bien qu’elle marque une préférence pour les aliments carnés. Au printemps et en été, elle se régale des insectes et autres araignées disponibles à cette saison. Occasionnellement, elle peut également consommer des fruits.

Lors de la période d’élevage, elle nourrit ses petits essentiellement avec des protéines animales. C’est, par conséquent, la période durant laquelle on peut la voir chasser de petits mammifères (rongeurs, par exemple), et parfois consommer les œufs, voire même les juvéniles, de petites espèces d’oiseaux – ce qui lui vaut la vindicte populaire…
Le reste de l’année (automne – hiver), elle peut compenser la raréfaction des larves et insectes en mangeant graines et végétaux.

Elles forment rapidement des couples, parfois dès la fin de leur première année.
Pendant la parade nuptiale, le mâle offre de la nourriture à la femelle, et un lien solide se noue entre eux.
Le couple ne se reproduira pas nécessairement la première année de leur relation. Les pies peuvent faire leur première ponte au bout de la 2ème ou 3ème année, à condition d’avoir trouvé un territoire disponible.

œuf de pieLes œufs de pies, d’un bleu-vert pâle, tacheté de brun, sont pondus au printemps, sur une seule ponte pouvant avoir lieu entre mars et juin, selon les conditions. Une deuxième ponte est très exceptionnelle, et n’a lieu qu’en cas d’une ponte précoce, et d’échec de l’éclosion ou de l’élevage des oisillons.

Les œufs sont au nombre de 2 à 6, couvés par la mère pendant 21 jours ; celle-ci est alimentée par le mâle,  mais si le temps est clément, elle peut faire de très courtes sorties du nid.

Les petits naissent nus et aveugles et sont nourris par les deux parents. Ils sortent du nid au bout de 3 semaines environ, alors qu’ils ne sont pas encore volants.

Les parents continuent l’élevage au sol, ou alimentent leurs petits perchés sur les branches environnantes, dans un rayon pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres.

Les petits se déplacent en vol dès la 4-5ème semaine, mais ne seront capables de se nourrir seuls que 10 jours plus tard environ. Ils resteront néanmoins dans le groupe familial jusqu’à l’automne-hiver.

À savoir :
Les pies tissent des liens familiaux très forts : nous avons constaté au fil des années qu’elles démontrent un attachement à leurs petits hors du commun. Par exemple, même si un petit est retiré à un parent pie, il sera capable de le reconnaître après plusieurs jours d’absence, et continuera à l’élever et en prendre soin.
À contrario, il n’a jamais été possible de faire accepter un juvénile étranger à un couple de pies.


Statut de la pie bavarde en France


En France, la pie bavarde est classée dans les espèces chassables. Elle a donc un statut de « gibier ».

De plus, dans de nombreux départements, elle peut-être classée comme « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (ESOD), ce qui a pour conséquence de permettre qu’elle soit piégée et tuée par tir,
en dehors des périodes de chasse (et notamment en période d’élevage de ses petits).

Si vous êtes témoin d’opérations de tir ou de piégeage, vous pouvez nous contacter,
afin de vérifier la légalité des actions concernées (mail : association.ladel@gmail.com).

effectifs de la pie en France
source Vigie Nature
 

Effectifs

Après un déclin très marqué, du à la chasse et au piégeage intensifs,
les effectifs sont maintenant stabilisés (en France et en Europe), notamment grâce à leur installation en milieu urbain.

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